À propos de l'étude
L'objectif de cette étude était de déterminer s'il était plus efficace pour les personnes vivant avec le VIH et ayant un faible taux de cellules CD4 de recevoir immédiatement un vaccin contre la pneumonie ou s'il était préférable d'attendre que le traitement HAART améliore les fonctions immunitaires pour administrer ensuite le vaccin contre la pneumonie. Les participants dont le taux de CD4 était inférieur à 200 cellules/mm3 ont été vaccinés immédiatement ou ont attendu que leur taux de CD4 dépasse 200 cellules/mm3 avant d'être vaccinés. L'étude visait également à comparer l'efficacité de deux vaccins différents contre la pneumonie, le vaccin polysaccharidique (Pneumovax ou Pneumo23) et le vaccin heptavalent (Prevnar) pour les personnes vivant avec le VIH.
Approche de l'étude
Il s'agit d'un essai randomisé multicentrique, mené dans 14 institutions à travers le Canada entre septembre 2004 et octobre 2007. L'objectif de l'essai était de recruter 80 personnes. Les participants présentant un taux de CD4 inférieur à 200 cellules/mm3 ont été répartis au hasard dans l'un des quatre groupes : Le groupe 1 a reçu le vaccin polysaccharidique (Pneumovax ou Pneumo 23) immédiatement, le groupe 2 a reçu le vaccin heptavalent immédiatement, le groupe 3 a reçu un traitement retardé de polysaccharide après récupération immunitaire, et le groupe 4 a reçu le vaccin heptavalent après récupération immunitaire. Les participants ont été évalués tous les trois mois pendant un an pour contrôler la réponse des anticorps. Ceux du groupe de vaccination retardée dont le taux de CD4 n'atteignait pas 200 cellules/mm3 au bout de six mois se sont vu proposer une vaccination.
Population
Soixante-dix-neuf participants ont été inclus dans l'étude. L'âge moyen des participants était de 41 ans et 78% étaient des hommes. Tous les participants avaient un taux de CD4 compris entre 50 et 200 cellules/mm3 au moment de leur inscription.
Résultats
Les résultats de l'étude sont en faveur d'un report des vaccins contre la pneumonie jusqu'au rétablissement du système immunitaire. Les chercheurs n'ont observé aucune différence entre les deux vaccins individuels et les résultats étaient cohérents entre les différents sérotypes du VIH (variation du virus) de l'étude.
Conclusion
Malgré une diminution de l'incidence des maladies liées à la pneumonie et une amélioration de l'état immunitaire des personnes vivant avec le VIH au Canada (depuis l'avènement de la multithérapie), les risques restent élevés dans certaines populations, en particulier dans le contexte d'un diagnostic de VIH à un stade avancé. Ces résultats fournissent des informations précieuses pour la prévention des maladies liées à la pneumonie chez les personnes dont le VIH est diagnostiqué à un stade avancé.